Comme les enfants, nous aussi, adultes, nous avons envie d’arriver rapidement à ces temps de fête de fin d’année … aussi profitons de nos traditions Provençales pour en jouir déjà.
Les blés de la Sainte Barbe :
Il est coutume de planter du blé dans trois coupelles, « tres sietoun », le jour de la Sainte Barbe, le 4 décembre, pour assurer la prospérité de la famille.
En cette période hivernale, nos ancêtres s’interrogeaient sur la capacité de la nature à se réveiller des torpeurs de l’hiver. Les jours augmentant à nouveau à la mi-décembre, les cultivateurs offraient à la terre des semences déjà germées dans des paniers pour la régénérer et garantir de belles et foisonnantes récoltes. L’époque romaine reprendra cette pratique d’offrande à la « Terre » en hiver pour un printemps fécond.
Ces coupelles représentant la Trinité, feront ensuite partie intégrante de la table de Noël, le 24 décembre pour ensuite être disposées près de la crèche jusqu’à l’Épiphanie, où les blés pourront enfin être plantés en pleine terre.
Ces coupelles de blé sont censées attirer la prospérité sur le foyer.
« Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! » : Quand le blé va bien, tout va bien ! Traduisez : « Blé bien germé, prospérité pour toute l’année. »
Et on peut l’appliquer pour tout : la santé, la famille, le travail… Si le blé pousse bien, on sait que l’année sera prospère.
Pour faire pousser le blé de la Sainte-Barbe, rien de plus simple, il faut faire germer du blé (ou des lentilles) dans des coupelles emplies de cotons humides, sans noyer les graines en veillant à préserver l’humidité du coton durant toute la croissance des blés.
Sainte Barbe maitresse du feu et de la foudre ! : Patronne des pompiers
Sainte Barbe (ou Barbara) aurait été martyrisée au IIIe siècle, par ordre de son père, alors qu’elle venait de se convertir au catholicisme. Après l’avoir achevée de ses propres mains, son père aurait été frappé par la foudre. Invoquer sainte Barbe protègerait ainsi du feu, des explosions et de la foudre. Elle devint le symbole de la puissance du feu divin. Depuis le XVe siècle, Sainte-Barbe est la Sainte patronne des pompiers, des mineurs et de tous les métiers en lien avec le feu, les explosions et la foudre : artificiers, maçons, géologues …
“La fête de la Sainte Barbe chez les pompiers se généralise sous la Troisième République : cérémonie religieuse, banquet et bal étaient de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus gargantuesques. La fête peut être à l’initiative de la municipalité ou bien des pompiers eux-mêmes. (…) « Faire Sainte Barbe » est souvent un moment privilégié pour réaffirmer la cohésion du groupe, rendre hommage aux disparus”.
Site des Sapeurs-Pompiers de France
Le temps des crèches :
Avec les foires aux santons qui se déroulent dans de nombreuses villes de la région, c’est déjà le temps des crèches qui commencent.
D’origine italienne, les crèches provençales sont nées à la fin du XVIIIe siècle.la toute première crèche provençale connue date de 1775 à Marseille. Cette coutume s’est développée au cours des XIXe et XXe siècles pour devenir la tradition la plus attendue des Provençaux.
La crèche provençale met en scène des personnages traditionnels de la Provence, qu’on appelle santons c’est-à-dire “petit saint”. Elle s’articule autour de différents personnages principaux dans une scénographie de village bucolique. A l’intérieur du décor d’étable, on retrouve Saint Joseph et la Vierge Marie qui entourent l’Enfant Jésus, (le soir de Noël). A leurs côtés se trouvent l’âne et le bœuf qui réchauffent le nouveau-né grâce à leur souffle.
Pour célébrer la naissance de Jésus, une grande procession est organisée au sein du village afin de rejoindre l’étable. Différents personnages traditionnels convergent alors vers le lieu où se trouve la Sainte Famille : les bergers et leur troupeau, les bohémiens, le rémouleur, l’aveugle et son fils, le vieux et la vieille, Lou Ravi ainsi que des personnages représentant des métiers provençaux (boulanger, pêcheur poissonnier, navetier, calissonnier…). A l’arrière-plan, Melchior, Gaspard et Balthazar – les trois rois mages – arrivent pour offrir des cadeaux au nourrisson.
Devant les étals de nos santonniers nous retrouvons nos yeux d’enfants, émerveillés par la beauté et la naïveté de ces petits personnages en argile.
C’est aussi le temps des Pastorales :
Au fil des siècles, de nouvelles représentations de la crèche ont vu le jour. Ainsi, la pratique de la pastorale s’est développée. Il s’agit d’une représentation théâtrale chantée et parlée en provençal ayant pour thème la Nativité. Elle aborde la procession des bergers vers l’étable où venait de naître l’Enfant Jésus
Autrefois jouées avant et pendant la messe de minuit, les pastorales ont lieu désormais durant toute la période de Noël. Elles sont jouées (chants et textes) en langue provençale. La plus célèbre pastorale est celle écrite intégralement en provençal par Antoine Maurel en 1844 et découpée en 5 actes, mais il existe des « pastorales locales » (ex La Pastorale de Charles Martin à St Tropez). La particularité des pastorales réside dans le fait qu’elles sont exclusivement jouées par des comédiens amateurs, ce qui consolide la dimension patrimoniale et populaire.
Pour retrouver les « Noëls Provençaux », la gouaille et la naïveté de ces santons devenus vivants, n’hésitez pas à découvrir cette tradition varoise.
… De la Fête des Lumières aussi :
Le 13 décembre, à la Sainte-Luce les jours rallongent du saut d’une puce et lanternes et bougies illuminent chaque soir les fenêtres des provençaux. Aujourd’hui plusieurs villages organisent des manifestations sur le thème de la lumière, avec défilé aux lampions (à Grimaud, le 8 Décembre), parades, déambulations, échassiers… qui s’articulent parfois sur les marchés de Noël nombreux dans la région.
Allez ne résistons pas, nous avons l’embarras du choix pour rêver et déjà profiter de ce temps Calendal. Profitons-en !
Noel – CREDIT : Var Actu