La galette des rois est une tradition gourmande bien ancrée en France, elle est célébrée chaque année le 06 janvier, jour de l’Épiphanie.
Galette de pâte feuilletée fourrée à la frangipane ou brioche aux fruits confits et à la fleur d’oranger dans le sud d’où vient cette tradition ? Vous souhaitez en savoir davantage ?
Une commémoration religieuse :
Pour les catholiques, l’Épiphanie célèbre l’arrivée des Rois mages venus adorer l’Enfant Jésus, à savoir Melchior, Gaspard et Balthazar.
Selon la bible, ces trois rois venus d’Orient ont suivi l’étoile du berger jusqu’à Bethléem, en Galilée. Le premier d’entre eux a offert de l’or, symbole de la royauté, le second de la myrrhe, symbole annonciateur de la souffrance rédemptrice de Jésus, et le dernier de l’encens, symbole de la divinité.
À ce jour, l’histoire de ces rois reste encore floue et les versions diffèrent, il n’y a pas de certitude sur le fait que les rois mages étaient bien trois, provenant de trois continents différents, ni même qu’ils aient réellement existé. Bien des biblistes mettent en doute la véracité de cette séquence. […] Une invention littéraire des évangélistes pour rappeler aux juifs devenus chrétiens que l’enfant de Bethléem était le roi non seulement du peuple d’Israël, mais des nations païennes, autrement dit que le salut s’adresse à tous ».
Une coutume plus ancienne :
La tradition du partage d’une galette serait plutôt un hommage aux Saturnales de l’époque romaine. Ces grandes fêtes avaient lieu entre fin décembre et début janvier, en cette occasion les esclaves étaient invités à partager un gâteau avec leurs maîtres. S’ils tombaient sur la fève dans le gâteau, ils devenaient « Princes des Saturnales » et avaient le droit d’obtenir tout ce qu’ils souhaitaient pendant une journée. Nous devons également la tradition de la plus jeune personne présente choisissant à qui ira la prochaine part, en allant sous la table, aux Saturnales.
Au Moyen Age :
Au Moyen-Age, la tradition perdure et selon les dires, le roi désigné devait payer à l’assemblée une tournée générale. De la l’expression « le roi boit ! ».Mais certains convives étant moins généreux avalant la légumineuse, pour éviter toute tricherie, la fève comestible aurait été remplacée par une fève en porcelaine
Au 16ème siècle, le gâteau des rois a fait l’objet d’une guerre féroce entre les boulangers et les pâtissiers.
En effet, chacun voulait le monopole de la vente de ce gâteau, sentant déjà là un marché juteux. Le roi François 1er accorda le droit aux pâtissiers. Les boulangers contournèrent l’interdiction de vendre des gâteaux des rois en les substituant par des galettes qu’ils offraient à leurs clients.
La Galette Républicaine !
Pendant la Révolution française, la « galette des rois » est refusée par certains républicains. Les députés de la Convention tentent, sans succès, d’obtenir son interdiction. On se contente finalement de renommer l’Epiphanie en « jour des sans-culottes », la galette des rois devient la « galette de l’Égalité» et le Jésus de la fève est remplacé par un bonnet phrygien.
La Frangipane ?
La frangipane qui garnit traditionnellement la galette des Rois se compose de 2/3 de crème d’amande et 1/3 de crème pâtissière. Elle devrait son nom au comte Cesare Frangipani, qui aurait offert la recette à Catherine de Médicis en cadeau de mariage lors de ses noces avec le futur Henri II.
La tradition en France :
Selon un sondage réalisé en France en 2014 : 97 % des Français participent à cette fête, Ils mangent pour :
- 70 % une galette à la pâte feuilletée et à la frangipane, essentiellement dans les 3/4 nord de la France ;
- 11 % un gâteau à la pâte plus ou moins dense parfumée à l’eau de fleur d’oranger, principalement dans le sud de la France et en Franche-Comté ;
- 9 % en consomment plus de cinq par an ;
- 68 % trichent pour donner la fève aux plus jeunes.
Depuis 1975, une galette géante de plus d’un mètre de diamètre est confectionnée pour le président de la République à l’Élysée. Nous devons cette tradition à Valéry Giscard d’Estaing. Mais selon le même principe que la « galette de l’Égalité » de la période révolutionnaire, la galette offerte chaque année au président ne cache aucune fève, au nom du respect des principes de la République.
À propos de la fève :
La fève, symbole de fécondité et de prospérité, jouait un rôle essentiel dans cette fête. En la cachant dans le gâteau, les Romains célébraient la terre, la fertilité et l’abondance, des valeurs associées au renouveau que représentait cette fin d’année romaine. Cette tradition de la fève cachée, bien que modifiée, s’est maintenue au fil des siècles
En 1875 arrivent les fèves en porcelaine de Saxe puis, en 1913, celles qui sortent des ateliers de Limoge. Dans un premier temps, ces fèves représentaient des poupées ou des bébés emmaillotés, symbole de fécondité. Par la suite, on vit apparaître des animaux et des symboles de chance (fer à cheval, trèfle…).
Quant aux fèves publicitaires, elles arrivent au début du XXe siècle, on les attribue à un certain Monsieur Lion qui a créé une fève en forme de lune où était inscrit le nom de son commerce. Enfin, c’est en 1960 que les fèves en plastique ont fait leur apparition, moins chères elles ont été de plus en plus répandues, notamment dans les galettes industrielles. Depuis les années 80 on constate le retour des fèves en porcelaines qui de plus se diversifient.
La fabophilie (ou favophilie) est une activité qui consiste à collectionner les fèves de galettes des rois. Le fabophile cherche en général à posséder des séries entières de fèves ou des modèles rares.