Si les sportives à l’égal des compétiteurs masculins préparent avec fébrilité les prochains jeux olympiques, ce ne fut pas le cas longtemps, les femmes étant exclues ou à peine tolérées dans cette compétition. Voulez vous connaître ce lent cheminement ?
Les femmes exclues des Jeux Antiques :
Seuls les hommes libres pouvaient participer aux jeux helléniques, l’épanouissement du corps et de l’esprit étant la règle. Les femmes ne pouvaient participer , ni même assister (après leur mariage) aux compétitions.
Néanmoins, selon Pausanias des compétitions exclusivement féminines étaient organisées, à partir de VIe siècle av JC, à Olympie tous les 4 ans, les Jeux Héréens. Une seule épreuve, avec plusieurs catégories d’âge, se déroulait, une course de cinq sixième du stade olympique soit environ 160 mètres.
Une femme fait exception à la règle, elle fut championne olympique Kyniska de Sparte, fille du roi Archidamos, qui a engagé son char dans l’épreuve des quadriges. Elle est considérée comme la première femme championne olympique , récompensée comme propriétaire de l’attelage.
Les femmes et les Jeux Modernes :
Cela ressemble à une course de haies dont on multiplie les obstacles.
N’ayant pas leur place dans le modèle antique des jeux que Pierre de Coubertin avait voulu recréer, les femmes ont été exclues des premiers Jeux olympiques (JO). Ainsi, les premiers JO d’Athènes, en 1896, se sont ouverts sans les femmes, le baron Pierre de Coubertin s’étant opposé à toute participation féminine. Il déclare : qu’«impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter: incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine».
Selon lui, écrit-il en 1901« Le rôle de la femme reste ce qu’il a toujours été : elle est avant tout la compagne de l’homme, la future mère de famille, et doit être élevée en vue de cet avenir immuable »
Pour lui, les JO constituent « l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec […] l’applaudissement féminin pour récompense » (1912). Beaucoup de préjugés étaient aussi associés au sport féminin, comme une transformation peu esthétique de la silhouette, car trop musclée, une perte de la féminité, une atteinte à la fertilité…
Des débuts difficiles :
Mais en 1900, quatre ans après la première édition, malgré la réticence de Pierre de Coubertin, les femmes sont néanmoins présentes aux compétitions de golf et de tennis dans le cadre de l’exposition universelle de Paris, mais ne représentent que 2% des participants.
Comme le Comité international olympique (CIO) ouvre trop timidement les jeux à la participation des femmes, elles organisent leurs propres rencontres sportives internationales autour d’Alice Milliat, championne d’aviron.
Devant le refus du Baron de Coubertin d’inclure des épreuves féminines d’athlétisme au JO d’Anvers en 1920, elle organise en 1921 les premiers jeux mondiaux féminins d’athlétisme à Monte-Carlo, puis les “Championnats olympiques féminins” à Paris au stade Pershing situé dans le bois de Vincennes. En 1926, les “Jeux mondiaux féminins” présidés par le prince Gustave-Adolphe de Suède ont un grand succès. Le CIO s’incline et introduit cinq épreuves féminines d’athlétisme aux JO d’Amsterdam en 1928. La participation féminine devenant pérenne aux JO de Prague en 1930, de Londres en 1934, Los Angeles en 1932, puis Berlin en 1936, Le combat est gagné.
Une participation croissante jusqu’à la parité :
Depuis les jeux d’Anvers en 1920, la progression de la participation de la femme s’est accrue régulièrement, puisque les femmes ont représenté 13 % des participants aux JO de Tokyo en 1964, 23 % à Los Angeles en 1984, 44 % à Londres en 2012.
On devrait lors des prochains Jeux de Paris connaître la parité hommes – femmes.
En effet, depuis 2012, lors des jeux de Londres, avec l’introduction de la boxe féminine, la participation des femmes a été effective dans toutes les disciplines. De plus , depuis 1991, le CIO a décidé que tout sport qui souhaite être inclus au programme des JO doit obligatoirement comporter des épreuves féminines.